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Stage de voile Orion juillet 2011.



Les réglages de voile

D’abord bien comprendre les notions d’écoulement laminaire et d’écoulement turbulent.

Remarque : une voile peut complètement être assimilée à une aile d’avion.

L’écoulement est laminaire lorsque l’air qui passe derrière la voile (donc sous le vent) est dévié sans que « ça foute le bordel », c'est-à-dire en conservant un caractère ordonné, non pas dans tous les sens mais avec une direction bien établie.

A l’inverse, l’écoulement est turbulent lorsque l’air qui passe derrière la voile(donc sous le vent) est dévié sans conserver un caractère ordonné, mais au contraire « bordèlique » dans tous les sens.

Pourquoi ces notions sont-elles fondamentales ?

Tout simplement parce qu’un écoulement laminaire crèe une dépression derrière la voile !

Pour bien illustrer ce phénomène pas forcément évident à « admettre » : prendre une feuille de papier, la tenir horizontale ou presque, souffler au-dessus de la feuille, afin de simuler un écoulement laminaire. La feuille va se soulever démontrant ainsi la dépression créée par un écoulement laminaire.


Conséquence de ceci :

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le bateau n’est donc pas majoritairement poussé par le vent, mais il est surtout tracté par la dépression créée derrière les voiles par un bon écoulement laminaire.

Ainsi, le bateau avance grâce à :

- 30% de poussée exercée par le vent dans les voiles

- 70% detraction consécutive à la dépression créée par l’écoulement laminaire

Un mauvais règlage de voiles avec écoulement turbulent de l’air, a pour conséquence que l’on avance seulement avec les 30% de poussée.


L’écoulement est turbulent lorsque l’angle entre le vent et la surface de la voile est trop important !

Ceci est le cas notamment en vent arrière. En effet, l’angle entre voile et vent est alors proche de 90°. On est uniquement en poussée.

C’est pour cela que l’on va plus vite au grand largue qu’en vent arrière, car au grand largue on va réduire l’angle entre vent et voile et améliorer l’écoulement laminaire.

L’objet du règlage de voile, pour une allure donnée, est donc avant tout de trouver l’angle maximum qui permet un écoulement laminaire ; c'est-à-dire celui au-dessus duquel on est en écoulement turbulent. Ainsi, on est à la fois en traction (écoulement laminaire) et avec une poussée maximum (angle important entre vent et voile).

A toutes les allures sauf au près : pour trouver cet angle (c'est-à-dire la bonne ouverture de la voile), le premier niveau de règlage est de border l’écoute à la limite du faceillement (et qu’elle ne faceille pas évidemment).

Si on borde moins, on faceille, et on n’est pas efficace en poussée.

Remarque : quand la voile faceille, on est en laminaire.


De façon générale, plus on s’éloigne du vent, plus on choque la voile.


Au près, on se pose pas trop de questions, le but du jeu est d’avoir une voile la plus tendue possible, avec un angle minimum par rapport au vent .

On est limité par les haubans et la filière, on s’en rapproche le plus possible sans les toucher.

Ceci est surtout vrai quand le vent est fort et/ou que le plan d’eau est plat.


Réglage du chariot de génois :

A toutes les allures :

- quand on recule le chariot, donc le point de tire, on tend la bordure, ceci aplatit le profile de la voile (mais ne ferme pas la chute).

- quand on avance le chariot, l'axe de traction de l'écoute est plus vers le bas donc on tend la chute ce qui creuse la voile.


Au près :

- on amène le charriot de gènois vers l’arrière.

- quand le vent est plus modéré et/ou qu’il y a de la houle, il est utile d’avancer un peu le charriot pour ouvrir un peu et gonfler la voile.


Règlages de GV :

Fermer et ouvrir la chute :

Si j’ai bien compris, c’est comme ouvrir et fermer une porte, dont le cadre est dans l’axe du bateau, constitué par exemple par le mât et le patara. Les gonds étant sur le mât.

Quand on prend du halebas, on augmente la tension sur la chute, on la ferme.


Concernant la bordure :

Pour tendre ou relâcher la bordure, on reprend ou on laisse filer... la bordure ! Ce bout tire le point d'écoute vers le bout de la bôme. On ne l'utilise pas sur Sirius parce que nous n'avons pas de retour sur le piano. Ce bout se prend donc en bout de bôme et c'est pas pratique.


Concernant le guindant ? (voile côté bord d’attaque) :

Pour le guindant, c'est le cunningham qui permet de gérer la tension. Ce bout passe dans un œillet à environ 10cm au dessus du point d'amure. Sur Sirius, on en a pas donc on gère ça directement avec la drisse. C'est moins bien parce que le creux de la voile se déplace vers les hauts à cause de l'absence de pli (quantité de toile) en bas.


Les penons

Il y a 2 penons sur la voile :

- penon extérieur = extrado

- penon intérieur = intrado

A une allure donnée, quand les voiles sont bien règlées pour cette allure et que le barreur est au top, les 2 penons flottent tranquillement, l’extrado à l’horizontal et l’intrado avec un angle un peu plus haut que l’horizontal.

Ceci signifie que l’on est en écoulement laminaire des 2 côtés de la voile.

Si l’extrado »merde », écoulement turbulent à l’extérieur, angle vent-voile trop important : il faut loffer.

Si l’intrado « merde », faible poussée à l’intérieur, angle vent-voile trop faible : il faut abattre.

Moyen mnémotechnique : agir avec la barre du côté où ça merde.


Sensations à la barre

Faire attention :

- au vent

- à la gite

- au faceillement

- au tangage et roulis

Trop de vent -> trop loffé, abattre

A part aux allures très portantes, caller le bateau avec la bonne gite. Barrer c’est alors une suite de départs au lof maitrisées.

Moins de gite peut signifier trop loffé ou trop abattu, vérifier alors avec autres indices notamment le vent, dans le doute loffer pour voir ce qui se passe.


+ de tangage, signifie trop loffé.

+ de roulis signifie trop abattu.

Au portant, la fenêtre de vent est plus facilement perceptible qu’au près, c’est le premier indice, d’autant plus que la gite est moins prononcée.

Au près, on sent beaucoup de vent, la fenêtre est donc plus difficilement perceptible, la gite devient alors le premier indice, avoir la sensation debien caller le bateau, sentir sa prise de vitesse et ses départs au loff en les maitrisant.


La navigation

Pour les principes de base, voir le doc du stage 2010 :

- tracer une route en définissant une suite de points de route

- tenir un alignement quand nécessaire

- anticiper la gestion des balises, en identifiant bien sur la carte quels dangers elles signalent lorsqu’il s’agit de bouées cardinales.

Lorsqu’on a peu de points de route, et beaucoup de bouées cardinales à gérer, c’est assez prise de tête (cf retour de Concarneau). Il faut pour chaque bouée identifier précisément le cap à ne pas dépasser pour ne pas naviguer dans la zone dangereuse.

Pour chaque tronçon de la route, entre 2 points de route, identifier en fonction de la direction du vent, l’allure à adopter. Si nécessaire, tirer des bords (au près ou au grand largue), sans sortir du cadre.


Bord rapprochant et contre-bord

Privilégier le bord rapprochant, celui qui a le meilleur CMG.

Faire un minimum de route sur le contre-bord, qui ne sert qu’à se recadrer.

Lorsqu’on a des doutes sur l’évolution du vent, naviguer centré, c'est-à-dire ne pas avoir un écart en + ou en moins, de plus de 50 ° entre notre cap et celui du point de route visé.

En effet, avec Sirius on remonte à peu près à 50° du vent.

A l’extrème, un écart en + ou en moins, de + de 100° signifie que l’on sort du cadre.


Aile de mouette

Il peut arriver que la direction du vent évolue en cours de route. A allure constante, soit ceci améliore notre cap par rapport au point de route, soit au contraire ceci le rend moins bon. Dans ce dernier cas, on dit que le vent refuse. Il faudra abattre ou loffer en fonction des cas, pour rectifier. Si on est au près, et qu’il faut loffer pour rectifier, on va virer de bord. Ceci va nous donner une trajectoire appelée « aile de mouette » !

De façon générale, quand on a le choix entre 2 bords à peu près équivalents (aussi rapprochants l’un que l’autre), on choisira le bord où la variation du vent si elle se confirme nous rapprochera de notre cap.


Remarque : je n’y avais jamais pensé, mais aller plus à tribord fait toujours augmenter le cap, et aller plus à babord fait toujours diminuer le cap !


Moyen mnémotechnique pour les couleurs des bouées latérales : rouge à babord car en politique les rouges sont à gauche !


SPI symétrique

Pour envoyer le spi symétrique, on utilise un tangon positionné sur le mât, à une hauteur de 1 mètre à 1 mètre 50 environ, sur l’anneau detangon prévu à cet effet.

Dans l’ordre, on va :

- 1) positioner les bouts sur les 3 points de la voile , au moyen de nœuds de chaise; il y a une seule écoute sur le point d’écoute ; l’autre écoute est appelée bras de spi et est positionnée sur le point d’amure ; drisse sur point de drisse (classique).

Attention : le bras est le bout situé au vent, l’écoute étant sous le vent comme d’habitude. Avant de positionner le bras au point d’amure, bien le faire passer devant l’étais et le faire revenir côté sous le vent. Très important, sinon il ne pourra pas jouer son rôle.


- 2) décrocher le tangon, en général il est par-terre, accroché à un hauban par la machoire. Le positionner sur le mât, pour cela passer la machoire dans l’anneau de tangon, machoire (côté amovible) vers le haut.

Attention, bien positionner le tangon côté au vent ! Le but est que tangon et bras positionnent le spi en avant du bateau. Pour s’en rappeler, le tangon est toujours dans la continuité de la baume.


- 3) positionner le halebas et la balancine de tangon ; les récupérer sur l’anneau, demander à l’équipier au piano de donner suffisamment de mou, les accrocher sur les anneaux prévus à cet effet sur le tangon, au moyen de nœuds de chaise.


- 4) passer le bras de spi dans la machoire au bout du tangon côté extérieur du bateau (pas côté mât !) . Le but est qu’une fois envoyé, le point d’amure du spi soit situé au bout du tangon.


- 5) reprendre de la balancine pour lever le tangon, un peu plus haut que l’horizontal. Reprendre du halebas pour bien rigidifier cette position. Ceci est fait par l’équipier au piano.


- 6) enrouler le gènois . Pour plus de « clarté » sur le pont et éviter les embrouilles, on peut si on veut récupérer les écoutes de gènois.


On est maintenant prêts à envoyer le spi !


- 7) envoi du spi : se positionner à genoux, sur le hublot avant, le spi posé sur les genoux. On peut ainsi gérer l’envoi de la toile, tout en pouvant en cas de gros coup de vent, laisser tout partir sans risque pour soi.

Envoyer d’abord l’amure  en demandant à l’équipier arrière de reprendre le bras; Puis envoyer ladrisse. Le rôle de l’équipier avant est de maintenir la voile pour qu’elle ne « passe » pas à l’eau.

Border l’écoute pour gonfler la voile, laisser partir de façon maîtrisée, puis lâcher.

Ca y est, le spi est gonflé, ouhaou !


SPI asymétrique

Pour le spi asymétrique, pas de tangon sur le mât, on utilise le bout dehors situé sur le pont à l’avant du bateau.

Pas de bras non plus, mais de façon classique, une amure, une drisse et 2 écoutes.

Dans l’ordre, on va :

- 1) positionner les bouts sur les points de la voile ; amure sur point d’amure, drisse sur point de drisse et les 2 écoutes sur point d’écoute.

Attention : l’écoute au vent (contre-écoute) doit impérativement passer devant l’étais, de même que le bras sur un spi symétrique.


- 2) sortir le bout dehors (bout à reprendre au piano)


- 3) enrouler le gènois


- 4) envoyer le spi asymétrique : on se positionne comme pour le spi symétrique, à genoux, voile sur les genoux. Envoyer l’amure (bout à reprendre au piano), la drisse, border l’écoute.


Affaler le spi (symétrique et asymétrique

Se positionner à l’avant.

Récupérer le point d’écoute du spi (si nécessaire demander à l’équipier arrière de choquer l’écoute).

Récupérer le point d’amure du spi de manière à regrouper point d’amure et point d’écoute, en récupérant la voile le long de la bordure. Pour cela, demander à l’équipier de rendre l’amure pour un spi asymétrique, le bras pour un spi symétrique.

Rendre la drisse, récupérer la voile dans ses bras, à bras le corps.

Ranger la voile dans le sac, en rangeant les 3 points de la voile en dernier.


Les nœuds

Nœud de chaise OK, 2 précisions : quand on fait la boucle (le puit), le courant doit passer sur le dormant ; quand on fait le tour du puit, on part du côté « d’où l’on vient » et on passe par derrière l’arbre puis on revient par devant l’arbre, avant de rerentrer dans le puit.


Pour les pare-bat, 2 possibilités :

- un tour mort et 2 demi-clés

- un nœud de cabestan


Tour mort et 2 demi-clés :

Poser le pare-bat sur le pont, passer le bout sur la filière, revenir par-dessous, repasser par-dessus et revenir par-dessous à nouveau, en faisant attention de ne pas croiser, ça fait un tour mort.

Demi-clé : le courant longe le dormant, passe par-dessus, revient par-dessous et ressort par la boucle ainsi crée, on serre.

Refaire la même chose pour la seconde demi-clé.

Serrer en tirant sur le dormant vers le bas, et sur le courant vers soi.

Dicton breton : « Un tour mort et 2 demi-clés n’a jamais lâché ».


Nœud de cabestan :

Poser le pare-bat sur le pont, passer le bout sur la filière (premier passage), revenir par-dessous ; passer le bout à nouveau sur la filière (deuxième passage) en croisant vers la gauche sur celui que l’on a passé en premier, revenir sous la filière, repasser sur la filière en passant en même temps sous le deuxième passage de bout.

Attention : ne pas repasser autour du dormant quand on fait cette dernière manip.


Nœud de taquet :

Poser l’aussière sur le pont, passer par-dessus la filière, revenir par-dessous en passant dans le chomar, faire un tour mort autour du taquet, faire un demi-tour en croisant (sorte de demi-huit), terminer le nœud par une boucle de l’autre côté du taquet en faisant passer le courant sous le dormant, et tirer.


Rangement des aussières :

Lover la haussière (autour du coude pratique pour la longueur des loves, mais galère si la haussière est très longue). Dans ce cas, faire des loves de même longueur en prenant toujours le même écartement des mains, faire des quart de tour à chaque love pour ne pas vriller la haussière.

Arrivé en fin de haussière, pour bloquer le tout, faire un tour à l’extérieur des loves, perpendiculaire à ceux-là en leur milieu, et serrer, refaire 2 tours obliques partant de + bas que le premier tour et remontant + haut ; bien serrer à chaque fois. Terminer le tout, en passant le bout de l’aussière dans un trou ainsi formé, de l’extérieur vers soi et tirer.


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